L’intelligence artificielle générative: Son intégration dans la douane et sa régulation par l’IA act
L’IA générative a fait l’actualité dans deux domaines récemment : d’une part, en novembre 2023 l’OMD a publié une note annonçant une croissance significative de l’usage de l’IA générative dans la douane et le commerce international. D’autre part, en décembre, l’UE a adopté l’IA Act, une législation visant à mieux encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle.
L’IA générative peut être un outil pour gagner du temps. Elle utilise des modèles de langage pour créer du contenu original, générer du texte, de l’audio, des images, de manière autonome et même répondre à des questions
Cette technologie offre de nombreux avantages, notamment
- la polyvalence: rédaction automatique, classification de texte, gestion de projet, négociation, formation, collecte de preuves numériques, etc…
- l’interaction en langage naturel, ce qui simplifie l’adoption de la technologie.
- la rentabilité: grâce à sa capacité de production, elle réduit les coûts de main-d’œuvre.
- l’optimisation de l’analyse, en générant automatiquement des rapports et des résumés à partir de grandes quantités d’informations.
- la cohérence dans la production de documents administratifs, réduisant ainsi les erreurs humaines.
Cependant, l’introduction de l’IA dans le domaine des douanes présente des défis importants, notamment son manque d’explicabilité des résultats, son entraînement qui peut être basé sur des données erronées, ses “hallucinations” (ex. l’IA est capable de nous dire que le pingouin peut voler). Mais aussi la variabilité de ses réponses à la même question, les préoccupations concernant la confidentialité des données, et aussi la nécessité de former les fonctionnaires pour utiliser efficacement l’IA générative.
C’est pourquoi, le 8 décembre 2023, l’UE s’est entendu sur un accord provisoire : l’IA Act. Il vise à réguler l’utilisation de l’IA en Europe. Cette loi impose notamment l‘identification des créations réalisées par IA, la transparence sur les données d’entraînement, le renforcement du droit d’auteur, et la limitation de la surveillance d’individus. Cependant, les États font exception en ce qui concerne cette dernière (ce qui suscite des inquiétudes quant à d’éventuels abus).
On peut donc se questionner quant à l’impact de l’IA Act sur la recherche et l’innovation.
En résumé, l’utilisation de l’IA générative dans les douanes offre des opportunités majeures, mais nécessite une clairvoyance sur son utilisation et ses limites. La régulation de l’IA peut se valoir rassurante mais également préoccupante en ce qui concerne la recherche.
Quoi qu’il en soit, le développement de ces technologies exigera une réflexion plus approfondie sur la manière de les intégrer responsablement dans nos sociétés.
