Le 2 avril 2025, le président américain Donald Trump a annoncé une série de nouvelles mesures tarifaires censées protéger l’industrie nationale et réduire le déficit commercial des États-Unis. Parmi ces mesures figurent un tarif universel de 10 % sur la quasi-totalité des importations, ainsi que des droits de douane spécifiques pouvant atteindre 60 % sur certains produits, principalement ceux en provenance de Chine.

Cette annonce, dans la droite ligne de la doctrine « America First » initiée dès son premier mandat, a immédiatement déclenché une onde de choc à l’échelle mondiale. Les marchés financiers ont réagi avec une rare brutalité : le S&P 500 a perdu plus de 5,8 trillions de dollars en seulement quatre jours, et le Nasdaq est officiellement entré en territoire baissier. Les bourses européennes et asiatiques ont suivi, illustrant une fois de plus l’interdépendance extrême des économies mondiales.

Chine ciblée, riposte immédiate

L’Union européenne a rapidement exprimé sa préoccupation, qualifiant ces décisions unilatérales de « menace sérieuse » pour l’ordre commercial international et les règles encadrées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Japon, la Corée du Sud et le Brésil ont également dénoncé le risque de fragmentation durable du commerce mondial.

Mais les conséquences ne sont pas uniquement diplomatiques ou financières. Des entreprises internationales comme Audi ont déjà suspendu leurs livraisons vers les États-Unis, dans l’attente de précisions sur les coûts additionnels liés aux nouveaux droits de douane. Du côté des consommateurs américains, une hausse généralisée des prix est anticipée, déclenchant des achats de précaution et accentuant la pression sur les chaînes logistiques.

Une souveraineté tarifaire aux effets mondiaux

La multiplication des barrières douanières met en lumière une réalité devenue incontournable : à l’ère de la mondialisation, les politiques tarifaires ne sont plus de simples outils de souveraineté économique. Elles agissent comme des leviers géopolitiques, capables de bouleverser l’équilibre des échanges internationaux.

L’OMC a d’ores et déjà averti que cette nouvelle offensive tarifaire pourrait entraîner une contraction de 1 % du commerce mondial en 2025. En d’autres termes, une décision prise à Washington peut désormais produire des répliques économiques à Pékin, Berlin ou Tokyo.