Trump allège ses propres droits de douane pour contenir la hausse du coût de la vie

Sous la pression d’une opinion publique de plus en plus préoccupée par la flambée des prix, Donald Trump a amorcé un revirement notable dans sa politique commerciale. Le président américain a en effet retiré une partie des droits de douane qu’il avait instaurés quelques mois auparavant sur des produits de consommation courante. Ce geste, officialisé dans un décret publié par la Maison-Blanche, intervient alors que le coût de nombreuses denrées continue de peser lourdement sur le budget des ménages américains et que l’exécutif cherche à afficher des mesures concrètes à l’approche des élections de mi-mandat.

La mesure touche en premier lieu des produits agricoles que les États-Unis ne produisent pas ou en quantité largement insuffisante : café, thé, bananes, mangues, avocats, épices ou encore pignons de pin. Certains produits davantage ancrés dans la consommation locale – comme le jus d’orange, le pain ou la viande de bœuf – figurent également sur la liste, preuve que les taxes mises en place en avril avaient un impact plus large que prévu sur le panier de la ménagère.

Ces droits de douane dits « réciproques », fixés à un minimum de 10 %, visaient initialement à réduire le déficit commercial et soutenir la production américaine. Ils s’appliquaient pourtant même à des denrées impossibles à cultiver sur le sol américain, un choix vivement critiqué par l’opposition et par certains acteurs économiques. Si la répercussion directe sur les prix est restée contenue, la hausse persistante du coût de la vie pèse lourdement sur les ménages, déjà éprouvés par l’inflation post-Covid-19. Le café, par exemple, a vu son prix bondir de 19 % en un an.

Face à cette réalité, l’administration a multiplié les concessions commerciales. Les droits imposés à la Suisse ont été fortement revus à la baisse, tandis que plusieurs accords d’exemption partielle ont été conclus avec l’Argentine, l’Équateur, le Guatemala ou encore le Salvador. En parallèle, la Maison-Blanche met en avant d’autres mesures destinées à soulager les ménages : baisse du prix de l’essence ou des œufs, réduction du coût de certains médicaments, ou encore proposition d’étendre les prêts immobiliers à 50 ans pour alléger les mensualités – malgré un coût total plus élevé.

Ce rétropédalage illustre les tensions entre la stratégie protectionniste revendiquée par Donald Trump et les conséquences concrètes de ces choix pour les consommateurs. À un an des élections de mi-mandat et alors que 56 % des Américains se disent insatisfaits de sa gestion économique, l’exécutif cherche à rééquilibrer sa politique commerciale pour atténuer la pression sur le pouvoir d’achat. La réaction positive des milieux d’affaires montre que cet infléchissement est perçu comme un signal d’ouverture. Reste à savoir si ces ajustements suffiront à regagner la confiance des ménages et à stabiliser une économie encore secouée par l’inflation.