Adidas, Nike et consorts ne choisissent pas au hasard leurs lieux de production. Derrière chaque usine implantée en Asie ou ailleurs se cache une logique bien plus complexe qu’un simple coût de main-d’œuvre. En cause : les accords de libre-échange signés entre l’Union européenne et de nombreux pays tiers, qui permettent d’alléger – voire d’exonérer – les droits de douane à l’importation.

Mais attention, bénéficier de ces avantages tarifaires ne se résume pas à produire localement. Il faut répondre à des règles précises d’origine préférentielle. Celles-ci déterminent si un produit peut être considéré comme « originaire » du pays signataire et donc éligible aux réductions.

Ces contraintes techniques sont au cœur des préoccupations des multinationales, surtout dans un contexte où plusieurs accords commerciaux sont en cours de renégociation, comme ceux avec l’Inde ou l’Indonésie. Ces évolutions peuvent bouleverser les règles d’origine ou la liste des produits concernés, obligeant les entreprises à revoir leur stratégie.

Pour rester compétitives, les marques doivent parfois relocaliser certaines étapes de fabrication, changer de fournisseurs ou adapter leurs routes logistiques. Un retard d’adaptation peut coûter des millions d’euros chaque année et entraîner des ruptures d’approvisionnement, des blocages en douane et des hausses de coûts.

Ces enjeux dépassent la seule question financière. Dans un contexte où la fluidité logistique et les attentes clients sont cruciales, la maîtrise des règles douanières devient un levier de compétitivité. Les sous-traitants locaux sont également sous pression pour aligner leurs process sur les exigences des accords internationaux.

Une chose est sûre : derrière chaque paire de sneakers vendue à Paris, ce sont des décisions prises à Bruxelles, Hanoï ou Jakarta qui dessinent les contours du commerce mondial. Dans cet environnement mouvant, l’anticipation et l’agilité douanière sont plus que jamais des atouts pour les entreprises.