Le Canada face à la pression douanière américaine : une guerre commerciale en préparation ?
Le Canada, traditionnellement placide face à son puissant voisin américain, prépare sa riposte contre les menaces douanières de Donald Trump. Bien que dépendant économiquement des États-Unis, Ottawa démontre qu’il sait se défendre lorsque ses intérêts sont en jeu.
Les échanges commerciaux avec les États-Unis représentent une part colossale du PIB canadien : près de 19 % au niveau national, et jusqu’à 36 % dans des provinces clés comme l’Alberta ou la Saskatchewan. Une hausse de 25 % des droits de douane, telle que brandie par Trump, pourrait entraîner une récession au Canada, avec une croissance amputée de 2 points, une chute du dollar canadien et un chômage grimpant à 8 %.
Mais Ottawa ne reste pas passif. Lors du mandat précédent de Trump, le Canada avait démontré sa capacité à répliquer en ciblant des produits symboliques américains, comme le bourbon du Kentucky ou les Harley-Davidson. Cette approche avait forcé Washington à lever les taxes sur l’acier et l’aluminium canadiens.
Le gouvernement canadien intensifie désormais ses efforts. Les Premiers ministres provinciaux mobilisent leurs contacts auprès des gouverneurs américains, soulignant l’interdépendance des chaînes d’approvisionnement transfrontalières. L’ambassadrice canadienne aux États-Unis rappelle également que le Canada est le premier client pour 36 États américains, un levier économique de poids.
En parallèle, Ottawa agit sur plusieurs fronts. Un investissement de 700 millions de dollars est prévu pour renforcer la sécurité des frontières, et une augmentation progressive du budget militaire est envisagée pour répondre aux attentes de l’OTAN.
Cependant, les défis vont au-delà des droits de douane. Une dérégulation massive aux États-Unis pourrait menacer l’attractivité du Canada. Moins d’impôts et de bureaucratie au sud de la frontière risquent de provoquer une fuite des capitaux et des talents vers les États-Unis, mettant sous pression le modèle social canadien.
Face à cette réalité, le Canada doit conjuguer fermeté et adaptabilité. Si le bras de fer avec Trump est un test de résilience, il souligne aussi l’importance pour Ottawa de renforcer ses partenariats internationaux pour limiter sa dépendance au marché américain.
