Les droits de douane réciproques, mis en avant par Donald Trump lors de son annonce du 13 février, consistent à appliquer aux importations le même taux que celui imposé par le pays exportateur. Cette approche vise à rééquilibrer les échanges commerciaux en réponse à des taxes jugées injustes par les États-Unis.

Fidèle à sa politique America First, Trump intensifie ainsi la pression sur les partenaires économiques, après avoir déjà augmenté les tarifs sur les produits chinois, l’aluminium et l’acier. Toutefois, cette stratégie protectionniste suscite de vives inquiétudes en Europe et pose la question de sa conformité avec les règles du commerce international.

L’objectif des droits de douane réciproques est de protéger les industries nationales face à la concurrence étrangère en rétablissant un équilibre jugé désavantageux pour les États-Unis. En imposant des tarifs identiques à ceux des pays exportateurs, Trump cherche à inciter ces derniers à revoir leurs propres taxes à la baisse.

Cependant, cette stratégie a provoqué des tensions avec des partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne, inquiète des répercussions sur ses exportations. Le secteur automobile européen, par exemple, dépend fortement du marché américain et pourrait être gravement affecté par des mesures de rétorsion.

En outre, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) considère cette approche comme contraire à ses règles de non-discrimination. Selon l’OMC, les droits de douane doivent être appliqués de manière équitable à tous les pays membres, indépendamment de leur politique tarifaire. En instaurant des taxes sur mesure en fonction des partenaires commerciaux, les États-Unis contreviennent à ce principe fondamental.

Les droits de douane réciproques, bien qu’ils visent à protéger l’économie américaine, risquent de déclencher une escalade protectionniste mondiale. Il reste à voir si cette politique de confrontation aboutira à des accords plus équilibrés ou si elle déclenchera une guerre commerciale aux conséquences imprévisibles.