Élections 2024 : Quelle politique commerciale pour les États-Unis ?

Depuis 2018, la politique commerciale des États-Unis a pris un tournant protectionniste, une tendance qui s’est maintenue avec l’administration Biden. Cela soulève une question intrigante : comment un pays souvent décrit comme le champion du libre-échange en est-il arrivé là ? À la veille des élections présidentielles de novembre 2024, il est crucial d’analyser les positions des candidats et l’avenir de la politique commerciale américaine.

Les États-Unis possèdent une longue histoire de protectionnisme, avec trois grandes phases. De la constitution fédérale dans les années 1780 jusqu’à la guerre de Sécession, la politique commerciale visait principalement à générer des recettes pour un État encore jeune et à faible capacité fiscale. Après la guerre, la période 1860-1934 a vu un renforcement des restrictions tarifaires, la protection des industries naissantes étant une priorité. Enfin, de 1934 à 2018, l’approche s’est orientée vers la réciprocité, avec des accords commerciaux favorisant des échanges plus ouverts.

L’ère Trump marque un retour à un protectionnisme plus agressif, largement motivé par la montée en puissance de la Chine. De 2001 à 2021, les importations américaines en provenance de Chine ont explosé, suscitant des inquiétudes quant à la désindustrialisation des États-Unis. En réponse, Trump a instauré des droits de douane élevés, poursuivis par Biden, qui a même élargi certaines mesures.

À l’approche des élections, le contraste entre les candidats se précise. Trump propose d’augmenter les droits de douane sur tous les biens importés, avec des hausses spectaculaires pour ceux en provenance de Chine. Cette approche pourrait coûter 0,7 % du PIB américain, selon des estimations.

En revanche, Kamala Harris semble s’inscrire dans la continuité de la politique de Biden, axée sur le soutien aux travailleurs et le respect des normes sociales.

Biden a mis en place une politique commerciale « centrée sur les travailleurs », avec des incitations fiscales pour les biens produits localement, en particulier dans le secteur vert. Bien que protectionniste, cette stratégie vise également à dialoguer avec les partenaires commerciaux plutôt qu’à engager une guerre commerciale ouverte.

À l’aube des élections, la politique commerciale américaine est au cœur des débats. Entre le protectionnisme agressif de Trump et l’approche plus pragmatique de Harris, le choix des électeurs pourrait avoir des répercussions importantes sur le commerce international. Dans un monde de plus en plus interconnecté, trouver un équilibre entre protection des industries nationales et coopération internationale sera crucial pour l’avenir de la politique commerciale des États-Unis.

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