Interdiction de la pâte à tartiner El Madjene en Europe :
Question de conformité douanière
Après avoir conquis le marché européen, en particulier la France, la pâte à tartiner El Madjene, produite en Algérie, vient d’être frappée d’une interdiction de commercialisation sur le territoire européen. Ce produit, devenu populaire pour son goût et ses origines authentiques, a été interdit à l’importation à compter du 13 septembre, suite à une décision des autorités douanières françaises. Mais qu’est-ce qui explique cette interdiction soudaine d’un produit si apprécié ?
Une question de réglementation sanitaire européenne
La décision des autorités douanières repose sur des bases juridiques solides. En effet, l’Union européenne impose des règles strictes en matière d’importation de produits alimentaires contenant des ingrédients d’origine animale, tels que le lait. Selon l’article 20 du règlement n°2202/2292 de l’Union européenne, les produits d’origine animale ne peuvent être importés que si le pays exportateur figure sur une liste de partenaires commerciaux autorisés. Cette liste garantit que les produits en question respectent les normes sanitaires en vigueur au sein de l’Union européenne.
Dans le cas d’El Madjene, cette pâte à tartiner contient du lait en poudre, un ingrédient clé de sa recette. Cependant, bien que le lait en poudre provienne initialement de France, le produit final est fabriqué en Algérie. Selon les règles d’origine de l’UE, une transformation substantielle sur un produit dans un pays non autorisé – ici l’Algérie – fait que la marchandise est considérée comme algérienne, et non française, pour des raisons douanières. Par conséquent, elle devient soumise aux restrictions imposées aux pays qui ne font pas partie de cette fameuse liste.
Une erreur de déclaration à l’importation
Ce qui est d’autant plus surprenant, c’est que cette interdiction n’est pas un nouveau coup de théâtre. En réalité, l’importation de la pâte à tartiner El Madjene aurait dû être bloquée bien plus tôt. Selon les autorités, la raison pour laquelle le produit a pu pénétrer le marché européen tient à des « erreurs de déclaration à l’importation ».
Ces erreurs, probablement liées à la complexité des règles d’origine, ont permis au produit d’échapper aux contrôles pendant un certain temps. C’est lors d’une demande d’information de la part d’un transitaire que l’affaire a été découverte.
Une expertise a alors été menée, confirmant que les déclarations douanières ne respectaient pas les exigences sanitaires de l’UE.
Quelles conséquences pour l’avenir ?
Cette interdiction met en lumière les défis auxquels sont confrontés les importateurs lorsqu’il s’agit de respecter les réglementations européennes en matière de sécurité sanitaire. Bien que l’Algérie ait des relations commerciales avec l’UE, la question des produits d’origine animale, tels que ceux contenant du lait, est particulièrement sensible.
Les entreprises qui souhaitent exporter vers l’Europe doivent non seulement veiller à la qualité de leurs produits, mais aussi comprendre et respecter les règles complexes en matière de douane et d’origine des marchandises.
L’affaire El Madjene est un rappel pour les professionnels de l’import-export : une bonne maîtrise des réglementations douanières est cruciale pour éviter des interdictions coûteuses et la perte d’opportunités commerciales.
