DIGITALISATION DU DÉDOUANEMENT : Où EN EST-ON ?

La douane s’est énormément digitalisée ces dernières années. Beaucoup de pays ont créé des portails numériques pour éviter l’envoi et le dépôt de documents en papier. Les déclarations pour le e-commerce et les particuliers sont souvent automatisées, ne demandant pas ou peu d’action de la part du déclarant. Mais, qu’en est-il du commerce international ?

Compte tenu du nombre de parties prenantes dans chaque transaction, c’est un secteur difficile à digitaliser. Chacune à ses logiciels, ses formats de documents et de données, et ils sont très rarement interopérables. La solution depuis des siècles est d’envoyer des documents contenant les informations sur la marchandise. Le problème est que, faute de standard international, chaque entreprise a son format, et la présentation des documents varie énormément d’un fournisseur à l’autre.

Il en résulte des documents complexes, que le déclarant doit déchiffrer pour contrôler et ressaisir les informations dans son logiciel douanier.

Outre le fait que ce travail manuel est source d’erreur et de temps perdu, il ne rend pas justice à la compétence du déclarant en douane, dont l’expertise n’est pas de recopier des lignes articles aussi rapidement que possible.

Des solutions existent pour soulager le déclarant. L’EDI (Electronic Data Interchange) ou la RPA (Robotic Process Automation) permettent d’accélérer la saisie, mais pas dans tous les cas. Le premier nécessite que les entreprises concernées valident l’investissement et la connexion, et qu’un pont soit mis en place entre leurs systèmes pour qu’ils communiquent.

Très intéressant pour les flux importants, mais les PME peuvent ne pas avoir le budget, et l’intérêt est bien moindre sur des flux rares, voire uniques.

Le second peut automatiser des processus internes de l’entreprise, cependant il a besoin de données propres, faute de quoi le système ne saurait pas ce qu’il a sous les yeux. Et, les documents du commerce international sont tout sauf structurés.

Reste alors les plateformes de traitement intelligent de documents, qui permettent de travailler directement sur les documents. Ces solutions nécessitent des actions du déclarant, mais permettent d’accélérer grandement la récupération d’information sur les documents et d’automatiser les tâches à faire avec ces données.

Avec la multiplication des portails numériques douaniers, on parle beaucoup de suppression du papier. En réalité, les documents se sont simplement transformés en PDF, et les déclarants ont toujours autant d’informations à saisir. RPA, EDI, plateforme de traitement intelligent de documents, des solutions existent pour accélérer le dédouanement, mais le secteur est peu interopérable et les documents restent rois.

 

Article rédigé par Arnaud Doly , Fondateur & CEO de Nabu