Un transport mondial saturé

Nous avions déjà évoqué la pénurie de conteneurs dans notre édition de Trade Observer 12, celle-ci n’est désormais qu’un facteur parmi d’autres bouleversant le transport mondial.

En effet, la réorganisation des chaînes de valeur et la flambée des taux de fret compromettent la reprise tant attendue. Le fret pouvant représenter parfois jusqu’à 80 % du prix de la marchandise, certains chargeurs ont cessé de vendre leurs produits, faute d’assumer les charges financières. Cela peut affecter les prix à la consommation, et même créer des carences de produits.

Cette situation est le résultat de plusieurs éléments :

– Une contraction de 30 % de la flotte mondiale s’expliquant entre autres par l’application des règles de l’OMI sur la désulfuration des carburants.

– La forte demande occidentale pour les marchandises chinoises due à la reprise active de la production en Chine provoque des goulots d’étranglement, rendant les importations coûteuses et plus longues.

– Ce redémarrage rapide des usines chinoises par rapport à celles des autres pays a absorbé les capacités de conteneurs, mais cela reste insuffisant pour acheminer les marchandises vers le reste du monde. En effet, de nombreux conteneurs sont restés bloqués dans d’autres pays à cause des restrictions sanitaires pour lutter contre l’épidémie Covid-19.

En bref : l’économie se redresse, mais elle est entravée par un manque de bateaux et de conteneurs.

Tableau index mondial des conteneurs explosion du taux de fret maritime transports mondiaux saturé déclaration douanière classement douanier ports engorgés

Impact sur les entreprises

Faute de conteneurs et d’espaces sur les navires, le surcoût engendré par le stockage des marchandises est élevé. Les surcharges des compagnies maritimes dépassant parfois le prix du fret, tout cela entraîne une tension extrême sur la trésorerie des entreprises qui poussent un cri d’alarme. Nombre d’entre elles réclament d’ailleurs un encadrement des taux de fret. Le partage de conteneurs peut être une sérieuse alternative à étudier pour les petits exportateurs, les PME primo-exportatrices, etc. Les circuits courts et le “Made in France” sont plus que jamais au goût du jour.