LE METAVERS, UN SECTEUR D'AVENIR

Estimé à 4 460 milliards d’euros en 2019, le marché mondial du numérique poursuit son développement : en 2022, il devrait connaître une croissance de 7,1%.

Ce secteur, qui constitue le présent et l’avenir de nos sociétés, est mère des plus grandes entreprises mondiales comme Alphabet, Tencent, Microsoft, Meta ou Google. Celles-ci misent désormais sur un nouveau secteur censé compenser la perte de croissance des réseaux sociaux venus à bout de leur profitabilité : le Metavers.

Le metavers est un monde en ligne persistant doté d’une économie développée, qui peut être expérimenté en réalité virtuelle par un nombre (en théorie) illimité de personnes. Initialement plutôt destiné au monde des jeux vidéo, il touche aujourd’hui le monde de l’entreprise et de la cryptomonnaie, offrant de belles perspectives de croissance.

En effet, si la crise de la Covid-19 a largement démocratisé le télétravail et la visioconférence, ces pratiques ont de nombreux désavantages, notamment vis-à-vis de la cohésion d’équipe.

Le metavers pourrait bien y pallier en permettant aux employés d’échanger efficacement plus ou moins formellement, sans sacrifier la communication non verbale grâce à la réalité virtuelle. La société américaine de conseil en management Accenture dispose d’ailleurs déjà d’un espace virtuel semblable, alors qu’en France ce sont les écoles de commerce qui innovent en proposant à leurs élèves des campus virtuels.

Cependant, ne faisant pas exception dans le numérique, le metavers demeure principalement américain et chinois. Malgré l’incertitude de son potentiel, les investissements des deux cadors se multiplient tandis que l’Europe peine à s’imposer. Malgré la volonté d’E. Macron de créer un metavers européen ; Bruxelles, qui manque d’un « Géant Européen », ne parvient pas à centraliser les investissements et se contente comme souvent de suivre son allié américain.

En plus des questions financières et légales qui font actuellement débat, les limites techniques, notamment liées au nombre de participants en simultané et à la qualité de l’image, ne seront pas franchies de sitôt. Le metavers parfois fantasmé en fuite du réel se développera aux dépens du réel, en consommant toujours plus de bande passante, de matériaux et d’énergie.