La France doit-elle faire de ses ports des zones franches ?

Alors que le Royaume-Uni entend multiplier ses zones franches portuaires en vue de devenir un hub maritime et que l’Europe accuse un retard dans ce domaine, la France doit-elle opter pour une stratégie semblable ?

 

Qu’est-ce qu’une zone franche portuaire ?

Il est relativement complexe de définir ce terme tant il y a de types de zones qu’il en existe dans le monde. Le spécialiste de la zone franche portuaire, Alexandre Lavissière, la définie donc tout simplement comme « une zone logistique d’extraterritorialité douanière accolée à un port ». La zone franche portuaire est ainsi une notion complexe et vague considérant un nombre important de facteurs.

Pourquoi la France est l’un des seuls pays d’Europe dépourvu de ports francs ?

En effet, la France n’en comporte aucun. Cela peut paraître étonnant lorsque l’on sait qu’une centaine de zones franches terrestres existent dans l’hexagone et que les ports du pays figuraient parmi les pionniers du domaine en Europe au Moyen-Âge. Seulement, depuis la Révolution française et l’abolition de toutes ces zones, ces dernières pâtissent d’une mauvaise image. Elles sont souvent considérées comme la porte d’entrée à toutes les dérives illégales, comme la source d’une perte de compétitivité pour le reste du territoire et comme un investissement rarement profitable.

La France doit-elle faire de ses ports des zones franches ?

Quels sont les avantages de telles zones ?

La France dispose d’un argument de taille avec la mise à disposition du marché européen et de sa forte demande. Avec la politique mise en place par le Royaume-Uni de multiplication des zones franches portuaires, Paris pourrait donc profiter de ces opportunités pour créer ses propres zones en étant un acteur à part entière de la dynamisation commerciale de la région. Quoi qu’il en soit, le Royaume-Uni tentera de devenir un hub commercial, à la France de savoir en profiter.

À quelles conditions ?

La zone franche portuaire n’est pas un miracle ni un vecteur de profit assuré. Pour que l’une d’entre elles soit réellement efficace, il faut l’établir intelligemment et l’accompagner par des mesures efficaces.

Pour cela, Alexandre Lavissière préconise d’accompagner les ports francs avec une logistique efficace et attractive. À l’optimisation logistique doit s’ajouter l’innovation. Proposer un modèle écologique et social durable, c’est offrir plus qu’une nouvelle zone franche portuaire.

L’Europe comporte nettement moins de ports francs que le reste du monde et au XXIᵉ siècle, cela représente un réel handicape. Tout reste donc à faire pour la France, qui peut profiter d’un contexte favorable pour développer ses ports.